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Glitch love story, 5:30', 2020

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présenté pour la journée de la femme, le 8 mars, sur les réseaux sociaux

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Cette vidéo est réalisée à partir de bug capturés sur la télévision marocaine, dans un hôtel miteux de Fez. Les images glitchent. Le son est une distorsion du temps de la BO originale, qui vient appuyer l'impression d'étrangeté. Le montage hétéroclite alterne extraits de documentaire animalier, publicité et série populaire, à la manière d'un zapping, faisant appel à la sensation hypnotique que procure l'image en mouvement. Les animaux représentés prennent une dimension symbolique.  Que restera-t-il de notre époque, numérisée ? Une matérialité abstraite sans doute. Un singe se retourne vers la caméra, son regard comme un défi qui nous est renvoyé. C'est alors que débute l'épisode d'une série populaire. Un homme rentre chez lui après une absence, sa femme l’accueil et se prend une raclée. L'homme subit alors -punition comme toute « divine » et moralisatrice- une crise cardiaque. Bien sûr sa douce et soumise épouse vient à la rescousse de ce mari violent, déjà tout pardonné. Le bug ici vient appuyer avec sarcasme une histoire somme toute très humaine.

Make your transition, 10:58', 2017

Musique originale de Romain Wary

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Comment préparer un poulet en forêt Amazonienne ? Quatre jeunes occidentaux, fraichement débarqué en Guyane, ferrus de survivalisme, essaient de relever ce défi.

Visuellement, les images alternent plan large sur l'environnement, plans resserrés sur les corps en mouvement et les interactions que ceux-ci génèrent entre eux, gros plans sur les pieds et les mains,  éléments primordiales de l'action, qui deviennent éléments expressifs préservant l'anonymat. Si dans une société « civilisée » - dont le confort ne situe pas dans une lutte pour sa survie- c'est sur les traits du visage que va se porter l'attention, dans la nature, le corps tout entier devient expressif : expression de l'individualité au sein de son environnement.

Unity issue 11:03', 2016

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Caméra subjective. Une scène sans perspective, baignée dans une lumière tamisée bleue mécanique. Les formes bougent, s'entrechoquent, se touchent, se malaxent, à la manière des "vidéos gratifiantes". La pornographie se dissimule derrière l'abstraction. Des sons off : celui du moteur, le chant d'oiseaux, les soupirs du coït.

"La pornographie, c'est l'érotisme des autres" écrit André Breton. Comment ôter l’obscène à la pornographie ? En la rendant abstraite, infigurée, sensationnelle.

La popularité actuelle de la pornographie (amateur) s'explique parce qu'elle est : voyeurisme, jeux de soumission et de domination, appel au plaisir et à la transgression ; exhibition théâtrale de l'intime rendu public. Elle est la représentation d'un système, dont l'exploitation sur les réseaux, serait une façon d'exorciser un conditionnement politique.

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Et je vous aime,
video performance, 7:03', 2015

Cette vidéo performance est une réactualisation du monologue de Véronica ( La maman et la putain, Jean Eustache, 1973). Plan rapproché fixe : portrait de femme en buste. 6 :54' de monologue, chose rare que ce temps de parole donné à un personnage féminin au cinéma. Celle-ci se débat entre ses construits, son expérience, son désir. Un texte qui présente l’intériorité de la femme, écrit par un homme. Prise dans le paradoxe de sa condition de femme « libérée », la femme se livre, ivre, à son amant et son amante. Le texte est émotionnel, dépourvu de rationalité. Si ce monologue m'a fasciné du haut de mes 24 ans, c'est que prise dans un « ménage à trois », j'avais le sentiment de vivre ce paradoxe, cette expérience dont elle parle, où elle déplore le manque de « sacralité » de la sexualité, où les rapports sexe, amour, couple et enfantement se disloquent. Elle ramène sa souffrance au désir de relation sexuelle aimante, où le corps de la femme n'est pas objectifié, mais porteur de vie - au moins potentiellement, au conditionnel. Sa souffrance vient du fait qu'en tant que femme « libérée » des contraintes sociales du mariage et de l'enfantement, elle soit prise « comme une pute » un objet que l'on peut baiser et jeter. Baiser, pour une femme, symboliquement, c'est accepter de faire accéder à son intériorité, à sa profondeur.

Rejouer ce monologue m'a interroger sur les codes du cinéma, la porté du culturelle et du politique au sein de l'intime.

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Pray, performance filmée, 1:20', 2015

Tableau en clair obscur.

Je réalise cette action avec l'idée obsédante de l'acte de purification d'une démarche face au monde. Le pied incarne le point embryonnaire, les racines. Mon point réflexif se trouve dans l'histoire de l'art et le fétichisme, et ce moment de la Genèse, fort de son ampleur érotique et subversive, où celle qui, qualifiée de pécheresse, lave les pieds du Christ, renversant ainsi les rôles. 

Cette scène m’interpelle, me trouble. L'importance symbolique du lavement de pied, que l'on retrouve notamment dans les ablutions de l'Islam, représente le fait d'avoir une démarche vertueuse. J'étais intriguée de savoir comment, dans une culture où les pieds sont souvent cachés, dissimulés, considérés sales, vulgaires, moches... le lavement de pied serait reçu par le publique et les acteurs de l'action : présenter une partie invisible dans notre culture et donc intime de son corps, permettrait de créer un rapport de vulnérabilité et d'humilité  

Le cuivre de la bassine apporte de la lumière à l'image. Il s'agit aussi d'un matériaux conducteur. La bassine forme ainsi comme une auréole de lumière autour de l'action entrain de sa faire.

Ebauche de Vertige, video 7:42', 2015

Référence au livre d'aphorismes du philosophe E.M. Cioran, qui fut l'une de mes grande claque philosophique.

4 plan-séquences, captures du quotidien, s'entrecoupent et évoluent en parallèle. Quelque chose est entrain de se faire, de passer, à l'image du théâtre Béckétien. Peu à peu une intrigue apparaît.

« Connais toi toi-même et tu connaîtras » annonce le temple de Delphes. La connaissance est dans l'expérience, comme l'art est dans la vie : toute philosophie est d'abord une réflexion, puis une introspection. Bercée par l'émergence de la télé-réalité dans les années 2000, l'exposition d'une représentation de l'intime sur les réseaux sociaux, je présente quatre tableaux en clair-obscur, des huis-clos intimistes, à contre-pied des codes, pour dévoiler les brides d'un quotidien.

To be born, 13:36', 2014

Quel privilège que de se voir à la naissance et de pouvoir partager ce moment. « Etre née » première étape de la création. J'ai la chance d'avoir pu me réapproprier les images d'archives que mon père a filmées au moment de ma naissance. Il s'agit de ma genèse, la perception réflexive sur mes origines. On ne naît pas « vierge » mais emprunt d'autres êtres, d'histoires, d'une génétique, de souvenirs, de mémoires, d'un milieu. Il n'y a pas de page blanche. Il faut faire avec le background. C'est peut-être comme ça que c'est le plus intéressant. La bande son reprend le groupe de tripop IN2NI, qui reprenait mes poèmes préférés (Les chants de Maldoror, William Blake...) téléchargé sur la plateforme Jalando.

Léa Helft

Je suis le saule pleureur
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